Push et Pull
Les facteurs propres aux investisseurs (« push ») expliquant cet attrait pour les second-tier cities sont le plus souvent:

  • La nécessité de réduire les coûts de main d’oeuvre, de loyer, des ressources en énergie et d’autres éléments entrant dans les coûts de production – pourquoi payer 200 USD/ m2 à Shanghai lorsque le mètre carré est de seulement 30 USD à Nanjing ou encore de 15 USD à Dalian? La hausse de ces coûts à Shanghai en particulier a conduit de nombreux investisseurs à se diriger vers le Yangtze;
  • La saturation de certains marchés pour la distribution, la vente au détail, les services dans les first-tier cities, et l’immaturité de ces mêmes marchés dans les second tier cities et donc la perspective de belles opportunités;
  • Le fait que les principaux fabricants étrangers soient déjà dans ces villes.

Les facteurs extérieurs aux investisseurs (« pull ») expliquant ce phénomène :

  • La politique gouvernementale, comme la campagne de la « Ruée vers l’Ouest » ou encore la volonté de donner un souffle nouveau au Nord est de la Chine;
  • Pour les investisseurs qui vendent des produits ou des services destinés aux consommateurs chinois, la hausse du pouvoir d’achat et l’émergence d’une plus grande sophistication dans ces villes sont des facteurs intéressants (en 2005 le revenu réel disponible per capita pour un foyer urbain avait augmenté de 9,6%, quand le même indicateur pour un foyer rural augmentait lui de 6,2%);
  • Les changements juridiques qui ont suivi l’accession de la Chine à l’OMC ont permis de lever de nombreuses restrictions dans le domaine de la vente au détail et de la distribution, de plus l’urbanisation croissante signifie également qu’il est plus facile aujourd’hui d’atteindre les consommateurs, via différents véhicules publicitaires;
  • Le développement des infrastructures, des transports, des zones de développement – de nombreux projets sont en cours : des voies rapides, des voies ferrées, la construction de nouveaux aéroports – la construction d’écoles, d’hôpitaux, d’hôtels pour étrangers;
  • Le réseau routier va également être amélioré de façon significative. Le millage devrait passer de 1.9 m de km en 2005 à 2.3 m de km en 2010 – ce qui devrait permettre d’accéder à toutes les capitales de Province et aux villes comptant au moins 500,000 habitants. Dans les provinces côtières, les habitants pourront atteindre des routes en bon état en une demi-heure, dans le centre de la Chine, il faudra compter une heure et deux heures pour ceux qui habitent dans l’Ouest.

Il ressort de l’étude de Jones Lang Lasalle certains faits intéressants. Les second-tier cities comptent moins d’industries, de compagnies – la présence importante de sociétés de services indique qu’il s’agit d’une first-tier city et, a contrario, l’absence de tels services indiquera qu’il s’agit d’une second ou third-tier city. Autre fait intéressant les premiers à s’installer dans ces villes émergentes sont le plus souvent les compagnies de IT, de télécommunication, celles qui interviennent dans le domaine du transport et des infrastructures et les usines. Cela paraît assez logique – la première phase est de développer les infrastructures pour pouvoir attirer des activités plus élaborées. Mais il est intéressant de noter que, si l’on se penche sur les projets d’investissements qui ont été récemment annoncés, on constate que cela concerne certes un certain nombre d’usines mais également et dans une proportion intéressante l’industrie du service : Banques, services financiers, supermarchés et même les services de santé. Une autre étude récente réalisée par Cendant Mobility intitulée Emerging Trends in Global Mobility : Perspectives on China (Tendances de la Mobilité Globale, Perspectives chinoises), souligne que les second-tier cities deviennent des destinations de plus en plus populaires, de plus en plus d’expatriés sont envoyés dans ces villes pour des postes de nature différente. On peut lire également que « si seule une minorité d’entreprises considère d’envoyer leur personnel dans les villes de Chengdu, Dalian, Tianjin, Qingdao, Shenyang et Chongqing, toutes les entreprises s’entendent pour dire que toutes ces villes vont devenir incontournables d’ici quelques années ».

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Les « second tier-cities » du Nord de la Chine

Reproduit avec l’aimable autorisation de China Briefing magazine

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