En avril-mai de cette année, l’économie de Shanghai, bloquée dans toute la ville en raison de la résurgence du COVID-19, a été durement touchée. La circulation des personnes et des biens était pratiquement à l’arrêt, ce qui a porté un coup à l’activité économique et à la génération de revenus.
Les industries de services, notamment la restauration, le divertissement et le tourisme, ont été les plus touchées par la perte de mobilité, les consommateurs cibles étant soumis à un blocus et la logistique étant bloquée. La ville a alors mené une politique spéciale de gestion des laissez-passer permettant la reprise de certaines logistiques, ce qui a permis d’atténuer partiellement les difficultés pour l’économie.
Par rapport au secteur des services, les industries manufacturières ont été moins touchées, avec un certain stock tampon comprenant des matières premières et des biens intermédiaires. Mais dans l’ensemble, elles étaient toujours confrontées à des problèmes dus à une mauvaise logistique. Ce qu’elles avaient produit ne pouvait être expédié, tandis que les biens intermédiaires et les pièces nécessaires ne pouvaient être acheminés.
En raison de ces facteurs, une croissance économique négative était inévitable à court terme. Selon le Bureau national des statistiques, la production économique de Shanghai a diminué de 13,7 % par rapport à l’année précédente au deuxième trimestre, et de 5,7 % au cours des six premiers mois.
Cela nous révèle que la chose la plus importante pour l’économie d’une ville est d’assurer la mobilité et la bonne circulation des personnes, des capitaux, des biens et des informations, tout comme un système circulatoire humain. Nous sommes dans une économie de marché, une économie ouverte, ce qui signifie que toutes les politiques affectant la mobilité, et les incidents inattendus tels que les pandémies, auront un impact important sur l’économie à court terme.
Contrairement à d’autres métropoles internationales telles que New York et Hong Kong, les industries manufacturières représentent une part importante du PIB de Shanghai (environ un quart). La présence du secteur manufacturier a, dans une certaine mesure, amorti le choc de l’épidémie de pandémie sur l’économie de Shanghai. La situation serait bien plus grave si la ville avait tout misé sur le secteur des services.
L’industrie manufacturière, comparée aux services, n’est pas aussi fragile, et de nombreuses industries peuvent fonctionner en circuit fermé. L’automatisation a également permis à de nombreuses industries de remplacer la main-d’œuvre humaine par des robots, ce qui est sans aucun doute une grande tendance à l’avenir.
Pour l’industrie des services, afin de se rétablir au plus vite, le plus important est d’améliorer les capacités de surveillance des pandémies, les enquêtes épidémiologiques et les tests d’acide nucléique. Shanghai, qui bénéficie de conditions financières locales relativement bonnes et de solides ressources médicales, peut également s’attendre à une reprise économique accélérée.
Une autre préoccupation est de maintenir les fonctions essentielles de la ville sur la bonne voie. Les fonctions essentielles de Shanghai, à savoir la finance, le commerce et le transport maritime, ont vu leurs moyens techniques fortement modernisés, un grand nombre de transactions étant effectuées en ligne.
Cela signifie qu’elles peuvent continuer à fonctionner avec seulement un petit nombre d’employés en poste sur le site lorsqu’elles sont touchées par une pandémie ou un verrouillage. Cela nous rappelle également que Shanghai, en tant que centre financier, doit disposer d’un système de reprise après sinistre pleinement fonctionnel et efficace couvrant diverses opérations financières, notamment les marchés de capitaux, les contrats à terme sur marchandises et les fonds et titres.
De nombreuses institutions peuvent en avoir mis en place mais n’ont pas eu l’occasion de les tester auparavant. Cette épidémie vient d’offrir une telle opportunité. Un dirigeant de la Bourse de l’or de Shanghai, par exemple, a indiqué qu’en plus du centre de livraison de la Bourse à Shanghai, celle-ci dispose également d’un centre de négociation de secours à Shenzhen, pour faire face aux urgences à Shanghai.
Pour le second semestre, le plus grand ennemi de la reprise et de la stabilité économique est l’incertitude. La priorité absolue de Shanghai devrait être de créer un environnement politique scientifique, transparent et prévisible, ce qui est important pour les ménages, les investisseurs, les entrepreneurs et les entreprises. Shanghai, dont l’économie est la plus développée de Chine, devrait être à la tête du pays en matière d’innovation dans tous les domaines.