L’Organisation Mondiale du Commerce a soutenu une requête de l’Union européenne sur les droits chinois sur des scanners à rayons X et que Bruxelles a exigé qu’ils soient immédiatement retirés, en disant qu’il n’accepterait pas des mesures de rétorsion de Pékin. La Chine a imposé des droits sur des scanners de sécurité en provenance de l’Europe en 2011, après que Bruxelles ait imposé des taxes sur des scanners de fret chinois en 2010. Selon l’Union européenne, cette réponse était purement destinée à faire des représailles et a enfreint les règles du commerce mondial.

Un panel de l’OMC s’est rangé du côté de l’UE, selon un rapport publié mardi, affirmant que la décision de la Chine d’imposer des droits n’était pas fondée sur un avis objectif. En Chine, le Ministère du Commerce a déclaré, dans un communiqué, qu’il évaluerait le jugement et s’est réservé le droit de faire appel. « Je m’attends à ce que la Chine supprime immédiatement les mesures», a déclaré dans un communiqué Karel De Gucht, commissaire européen au commerce, suite à la décision de l’OMC à Genève.

L’affaire met en lumière les tensions entre deux partenaires commerciaux parmi les plus importants dans le monde, qui sont un équilibre entre la nécessité de protéger les marchés locaux face à la concurrence tout en évitant une guerre commerciale dans laquelle chacune des deux parties va frapper l’autre avec des tarifs, au final dommageables.

L’UE a également besoin que la Chine achète ses produits et l’aide à sortir des suites de la crise de la dette de la zone euro, mais elle craint que Pékin n’utilise le financement de l’État pour permettre aux entreprises chinoises de produire des biens qui seront en compétition avec l’Europe. Ces biens vont notamment des équipements de télécommunications aux panneaux solaires.

Dans le cas des scanners à rayons X, l’UE a déclaré que les tarifs chinois sur les importations ont effectivement fermé le marché chinois aux équipements européens de contrôle de sécurité et étaient sans aucune justification. L’UE a porté l’affaire devant l’OMC en Juillet 2011 : c’était la première fois que Bruxelles avait contesté une mesure de défense commerciale chinoise devant un panel de l’OMC. Depuis lors, les droits antidumping de la Chine ont été la cible de plusieurs différends à l’OMC, y compris les droits de douane sur les voitures et les poulets américains ainsi que les tubes japonais en acier inoxydable.

La dernière décision fait suite à une nouvelle défaite de la politique antidumping de la Chine. En Octobre de l’année dernière, le pays a été reconnu coupable d’avoir enfreint les règles en imposant des mesures punitives de dumping sur un type d’acier spécialisé américain.