La croissance des importations est en revanche stable (+15 %). Notre déficit se creuse de plus d’1,2 Md EUR sur la période, à -8,8 Mds EUR, notre premier déficit bilatéral. Les principaux facteurs explicatifs de la détérioration de notre commerce bilatéral sont une diminution de nos ventes de pièces détachées automobiles, ainsi que la croissance de nos importations de machines électroniques de bureau, de produits textiles et de jouets. Notre excédent commercial avec Hongkong (838 MEUR) atténue le déficit consolidé de la France vis-à-vis des deux territoires douaniers chinois (–7,9 Mds EUR), qui représente néanmoins le deuxième déficit bilatéral français (derrière celui enregistré avec l’Allemagne).

1. Les échanges bilatéraux ralentissent mais notre déficit continue de se creuser

Au cours des six premiers mois 2007, les échanges commerciaux entre la France et la Chine continentale ont atteint 17 Mds EUR, en progression de + 13,9 % en glissement annuel (contre + 19,2 % pour la même période 2006), rythme douze fois plus rapide à celui du commerce extérieur français dans son ensemble (+1,2 %). De nouveau, nos exportations progressent moins vite que nos importations (respectivement + 10,9 % contre + 14,9 %), alors que cette situation s’était inversée en 2006 pour la première fois depuis 4 ans. Notre taux de couverture se détériore en conséquence, de 34 à 32 %. Le déficit bilatéral se creuse de -7,5 à -8,8 Mds EUR.

Notre commerce avec Hongkong, comptabilisé de manière indépendante et traditionnellement excédentaire, ne relativise que partiellement ces évolutions. Après avoir bénéficié d’un rebond marqué en 2005 (+27 %), le repli de nos exportations à Hongkong enregistré en 2006 (-1 %) s’est fortement accentué sur les six premier mois 2007 (– 24 %). Malgré une contraction encore plus forte de nos importations (-35 %), notre excédent diminue de 21 % à 838 MEUR.

En consolidant les deux territoires douaniers dont est constituée la Chine (voir tableau en annexe), nos exportations sur les six premiers mois 2007 stagnent (+1,4 %), tandis que nos importations progressent toujours à un rythme soutenu (+14 %). Notre taux de couverture s’établit à 39 % et notre déficit à -7,9 Mds EUR, soit notre 2e déficit bilatéral – derrière celui qu’entraînent nos échanges avec l’Allemagne ; néanmoins, notre déficit bilatéral avec la Chine continentale reste plus important (–8,8 Mds EUR).

2. Nos exportations décélèrent ; notre part de marché recule

Sur le seul marché de la Chine continentale, les exportations françaises affichent une progression en glissement annuel de + 11 % sur les 6 premiers mois, ce qui marque un coup de frein important par rapport au rythme de croissance de l’année 2006 (+40 %). En conséquence, notre part de marché repart à la baisse (1,28 % fin juin contre 1,43 % en 2006), réduisant notre avance sur nos deux principaux concurrents européens : l’Italie (à 1,11 %) et le Royaume-Uni (à 0,81 %). La première contribution (35%) à la croissance de nos exportations provient de la vente de matériel ferroviaire roulant (141 MEUR, +410 %), tandis que nos ventes dans le secteur aéronautique se replient légèrement à 1 137 MEUR (-1 %). Au total, nos ventes de biens d’équipement de transport progressent de 11 % et représentent 32 % de nos exportations totales. La fin de l’obligation de recourir à un intermédiaire local pour le commerce des spiritueux a permis un décollage de nos ventes dans ce secteur (113 MEUR, +279 %), qui a contribué, à lui seul, à un cinquième de la croissance de nos exportations totales sur le premier semestre. Les produits pharmaceutiques, cosmétiques et d’entretien accélèrent (+ 11 % à 165 MEUR) en ligne avec la forte croissance du marché. On observe une reprise des exportations de composants électriques ou électroniques (+ 16 %), des exportations d’équipements mécaniques qui après leur tassement en 2006 repartent à la hausse (+ 7 % à 486 MEUR) et d’équipements électriques-électroniques (+ 42 % contre – 1 % en 2006, à 298 MEUR), qui s’explique par la reprise de la demande chinoise.

Le secteur automobile enregistre un résultat plus mitigé. D’un côté, les exportations de véhicules ont plus que triplé sur les 6 premiers mois de l’année (29 MEUR, chiffre toutefois faible compte tenu de la taille du marché chinois) ; d’un autre côté, nos ventes d’équipements pour automobiles, traditionnellement l’un de nos meilleurs postes d’exportation en Chine (6 % de nos exportations en 2006, soit le 2e poste selon la nomenclature CPF4), enregistre une forte baisse (-25 %), en raison d’un recours accru aux sous-traitants locaux par les constructeurs.
La consolidation des statistiques d’exportations à destination des deux territoires douaniers chinois montre que la stagnation de nos exportations – +1,4 %, chiffre légèrement supérieur à la croissance de nos exportations mondiales (+0,9 %) – est avant tout imputable à la contraction marquée de nos ventes à Hongkong (-24 %), laquelle s’explique par une forte baisse dans les secteurs aéronautiques (-90 %) et des composants électroniques (-23 %). La Chine est notre 9ème client mondial (2,61 % de nos exportations totales juste devant la Suisse), ce qui reste relativement médiocre compte tenu du marché qu’elle constitue. Hors Europe et Etats-Unis, la Chine est en revanche notre 1er client à l’exportation, à la fois en terme de taille de marché et de contribution à la croissance de nos ventes totales, devant le Japon et la Turquie.

Voir le dossier complet:

Les échanges commerciaux entre la France et la Chine au premier semestre 2007

Source : Missions économiques Beijing, Shanghai, Canton