La Chine intensifie son enquête sur la corruption endémique dans le secteur des services pharmaceutiques et médicaux, avec une enquête nouvelle de trois mois devrait commencer dés jeudi, a rapporté l’Agence de presse officielle du pays.
L’enquête menée par l’Administration d’Etat pour l’Industrie et du Commerce (SAIC), un régulateur en charge de la surveillance du marché, vise à éradiquer la corruption, la fraude et les autres pratiques anticoncurrentielles dans les différents secteurs, a indiqué l’agence.

Cette enquête arrive au moment où d’autres régulateurs chinois tels que la Commission nationale du développement et de réforme (NDRC) et la police mènent plusieurs enquêtes sur la façon dont les entreprises nationales et étrangères font des affaires dans la deuxième économie du monde. Une grande partie de l’accent a été mis sur le prix des articles, des secteurs de la pharmacie à celui du lait en poudre, pour voir si les entreprises violent une loi anti-monopole de 2008.
“Il semble que la NDRC et la SAIC ont appris de leur expérience récente qu’elles ont le pouvoir de forcer les entreprises à modifier leurs pratiques et à faire baisser les prix”, a déclaré Sébastien Evrard, partenaire basé à Pékin du cabinet d’avocats Jones Day, qui se spécialise dans la loi anti-monopole. «Elles semblent être prêtes à exercer leurs pouvoirs, dans encore plus de secteurs qui concernent directement les consommateurs ».

La SAIC devrait infliger des punitions sévères pour les corruptions constatées dans la procédure d’appel d’offres pour les médicaments et les services médicaux qui blessent les intérêts du peuple chinois, a indiqué l’agence. La corruption dans l’industrie pharmaceutique de la Chine est alimentée en partie par les faibles salaires de base pour les médecins des 13.500 hôpitaux publics du pays. “La corruption commerciale ne conduit pas seulement à des prix artificiellement élevés, elle sape l’ordre du marché en termes de concurrence loyale et corrompt la morale sociale et le professionnalisme”, a estimé l’agence de presse.
La NDRC, qui supervise les prix, enquête déjà sur 60 entreprises pharmaceutiques nationales et étrangères sur leurs pratiques tarifaires. Cette enquête n’est pas encore terminée. Par ailleurs, la SAIC a dit qu’elle voulait empêcher les associations de l’industrie de la Chine d’être la “force motrice” ou les organisateurs de comportements monopolistiques, a indiqué un fonctionnaire à la SAIC, Cao Hongying, cité par l’agence de presse. Parmi les 12 cas de monopole que la Chine a annoncé, neuf d’entre eux ont été organisés par les associations de l’industrie, ajoute l’agence de presse officielle.

Les enquêtes soulignent le durcissement de la position de la Chine sur la corruption et les prix élevés dans l’industrie pharmaceutique, alors que le gouvernement cherche à faire de la santé un accès universel et fait face à une facture sur les soins de santé estimée en 2020 à 1000 milliards d’USD. Beaucoup de Chinois préfèrent les marques étrangères par rapport aux médicaments locaux, en raison de la large diffusion de faux médicaments.