Les  médias d’Etat chinois ont intensifié la guerre des mots Jeudi, sur les allégations de cyber attaques sophistiquées sur des entreprises américaines, qualifiant les accusations de «coup commercial» et accusant Washington d’arrière-pensées. La société américaine de sécurité Internet Mandiant avait affirmé, plus tôt cette semaine, qu’une unité militaire chinoise de cyber espionnage avait pris pour cible des entreprises et des organisations des États-Unis et d’autres pays étrangers pour des attaques de piratage.

Mais un éditorial du quotidien China Daily, géré par l’Etat chinois, a déclaré: «On ne peut pas s’empêcher de se demander l’intérêt réel d’un tel tohu-bohu. Avec la reprise économique américaine qui traîne les pieds, il est raisonnable de penser que certains, à Washington, voudraient peut-être faire de la Chine un bouc émissaire, afin que l’attention du public soit détournée des difficultés économiques du pays ».
Le porte-parole du Ministère de la Défense, Geng Yansheng,  a déclaré que l’Armée de Libération du  Peuple avait elle-même été la cible d’un «nombre significatif» des cyber- attaques. “Un nombre considérable” d’entre elles provenaient des États-Unis, à en juger par les adresses IP concernées, a t-il dit, mais il a ajouté qu’il n’a pas accusé le gouvernement américain d’être impliqué. Auparavant, il avait dit que les accusations de Mandiant n’avaient “aucune base factuelle.”
Le jeu des médias est venu après que le gouvernement américain ait promis mercredi de lutter énergiquement contre une hausse des vols de secrets commerciaux par des étrangers. Un nouveau document de stratégie, publié par la Maison Blanche, n’a pas explicitement nommé la Chine, mais a averti que les gouvernements étrangers et les entreprises ont intensifié leurs efforts pour obtenir de tels documents, menaçant l’économie américaine et la sécurité nationale.
Dans son rapport, Mandiant a allégué que le groupe de piratage APT1 – les initiales d’Advanced Persistent Threat – faisait partie de l’unité 61398 de l’armée chinoise et avait volé des centaines de téraoctets de données d’au moins 141 organisations réparties dans 20 industries. Les sociétés visées comprenaient certaines sociétés impliquées dans d’importantes sections de l’infrastructure intérieure américaine. Les analystes occidentaux ont rejeté les dénégations chinoises comme étant «vides de sens».
Un commentaire très ferme par les journaux officiels a indiqué que les documents Mandiant de “pue le coup commercial. La prochaine fois, le directeur général de Mandiant pourrait simplement dire: Voyez-vous ces pirates chinois? Dépêchez-vous, venez acheter nos services de cyber sécurité “, a t-il poursuivi. Le commentaire ajoute que les Etats Unis avaient une «supériorité incomparable et la capacité à organiser des cyber-attaques à travers le monde, et que l’armée américaine avait mis en place une importante Cyber-force, y compris la 780e Brigade de Renseignement Militaire, qui est une unité militaire régulière, chargée de procéder à cyber-missions ».
Washington, est-il ajouté, a une «habitude d’accuser les autres nations en se fondant sur des preuves bidons. Les faits finiront par prouver que les accusations sont sans fondement et les cyber-attaques ne vont ternir que l’image et la réputation de l’entreprise qui en parle, ainsi que celles des États-Unis ».