La Chine a accueilli le président français François Hollande ce jeudi, avec un accord pour une commande potentielle pour 60 avions Airbus valant des milliards. C’est le premier dirigeant occidental à faire « la cour » au nouveau chef suprême de Pékin. Le président Hollande est venu en Chine dans un avion rempli de dirigeants d’entreprises, obtenant ainsi un bref répit de difficultés économiques en France ainsi que des séquelles d’un scandale de corruption qui a forcé son ministre du budget à démissionner.

Il a été le premier dirigeant occidental à être reçu à Pékin par le nouveau président de la Chine, Xi Jinping, qui a accordé les honneurs militaires à son compatriote chef de l’Etat lors d’une inspection des troupes de l’armée de la libération du peuple, sur la place Tiananmen. Dans le Grand Hall du Peuple jouxtant la place, les dirigeants ont assisté à une cérémonie de signature d’un accord-cadre sur l’affaire Airbus, Hollande ayant pressé Xi d’aider à rééquilibrer l’excédent commercial de la Chine sur la France.

La France représente seulement 1,3 % du commerce extérieur de la Chine par rapport à environ 5 % pour l’Allemagne, ainsi qu’un déficit commercial avec la Chine de 26 milliards d’euros (34 milliards de dollars US) l’année dernière et qui est perçu à Paris comme insoutenable. “Aujourd’hui, il y a un déséquilibre commercial et il nous appartient le de réparer, de ne pas réduire nos investissements et nos exportations, mais de les augmenter,” a dit Hollande, tout en échangeant des salutations avec Xi devant des journalistes.

Le président français a promis plus tard de lever les obstacles à l’investissement chinois en France comme il s’acharne pour combattre le taux de croissance anémique de la deuxième économie de la zone euro. «Nous sommes prêts à accueillir davantage d’investissements chinois en France », a t-il dit, insistant sur le fait que le protectionnisme n’est pas la solution pour remédier au déficit commercial. Xi a déclaré à François Hollande qu’il se félicitait des efforts pour faciliter l’investissement par les entreprises chinoises en France, qui se situe loin derrière le même investissement en Allemagne.

L’accord d’achat d’avions a été signé par Airbus et une société holding contrôlée par l’Etat qui importe des avions en Chine. Il comprend une nouvelle commande de 42 avions moyen-courrier A320, annonce Airbus. Le reste de l’accord porte sur 18 des 45 commandes de long-courriers A330 qui ont été gelés l’an dernier par Pékin, en réponse aux plans de l’Union européenne d’imposer une taxe sur le carbone du transport aérien. L’accord de la Chine avec Airbus pourrait valoir au moins 7,7 milliards de dollars US au prix catalogue, bien que les clients négocient généralement des rabais des fabricants d’avions.