La pression est montée jeudi sur China Resources, un géant conglomérat d’Etat, à propos d’une opération. Selon un dénonciateur, l’opération a été entachée par une corruption énorme, après que des actionnaires minoritaires aient rendu publique une affaire judiciaire impliquant l’entreprise. Six actionnaires de CR Power, filiale de China Resources montent une action en justice à Hong Kong contre plus de 20 des administrateurs, autant anciens qu’actuels, parmi lesquels le président du groupe Song Lin, à propos de l’opération.

CR Power et d’autres filiales de China Resources sont citées à comparaitre dans l’ancienne colonie britannique, qui reste le plus grand centre financier dans la grande Chine. La société mère, une société classée au Fortune Global 500, avait un actif de plus de 120 milliards US $ à la fin de l’année dernière et opère dans les secteurs divers comprenant la propriété immobilière, les finances et l’électricité. Elle relève directement du gouvernement central à Pékin, ce qui fait que la position de Song équivaut à celle d’un vice-ministre, selon les rapports des médias chinois.

«Nous croyons que le système juridique de Hong Kong est juste et nous sommes confiants sur ce dossier », a déclaré aux journalistes à Pékin Chen Ruojian, un avocat engagé par les plaignants. Le point de presse intervient un jour après qu’un journaliste d’une agence officielle de presses ait affirmé que Song a perdu des milliards de yuans au détriment de l’entreprise chinoise (des centaines de millions de dollars US) dans l’opération.
Wang Wenzhi avait affiché sur Weibo- la plateforme de Sina qui équivaut à Twitter en Chine-que CR Power et une filiale ont convenu d’acheter plusieurs actifs miniers et des usines en 2010 à une entreprise privée, dans la province du Shanxi, pour au moins 7,9 milliards de yuans (1,3 milliards de dollars US). Le coût final de l’opération était d’environ 10,3 milliards de yuans, avec des rapports clés d’évaluation de prix fournis par une agence engagée par le vendeur, a t-il ajouté, mais certaines des licences des mines avaient déjà expiré.

Un précédent soumissionnaire potentiel avait estimé les mêmes actifs à une valeur de juste 5,2 milliards de yuans, a dit Wang, qui a fait ses accusations sous la forme d’une lettre ouverte au département disciplinaire du Parti communiste au pouvoir. Les allégations surviennent à la suite d’une implacable rhétorique anti-corruption des dirigeants de la Chine ces derniers mois, dont le Président Xi Jinping qui a averti que la corruption pourrait “détruire le parti” et menacé que les personnes concernées ne bénéficieraient “d’aucune indulgence”.

Les administrateurs “sont allés à l’encontre de leurs obligations d’honnêteté envers la société et d’exercice de leurs fonctions d’une manière prudente et professionnelle”, a déclaré Chen lors du point de presse.
China Resources a défendu ses dirigeants dans un communiqué, en rejetant les accusations de Wang comme «de vicieuses calomnies ». « La société … fonctionne en stricte conformité avec les lois et réglementations nationales : l’ensemble de ses activités commerciales sont faites pour les intérêts des actionnaires et du public », ajoute le communiqué.