Les résidants du Nord de la Chine ont lutté contre des nuages étouffants de pollution ressentie à des niveaux extrêmes, ce mardi, alors que Pékin a été plongé dans un crépuscule toxique pour la quatrième fois cet hiver. La visibilité était réduite à un maximum de 200 mètres dans certaines parties de la capitale, où des piétons portant des masques se sont frayé un chemin à travers la brume sombre, malgré les avertissements des autorités leur demandant de rester chez eux, sauf en cas de nécessité absolue.

Dans un bureau de la ville de Pékin visité par une agence de presse, plus de 20 travailleurs, qui craignaient que la pollution ne puisse pénétrer à l’intérieur, ont pris des précautions supplémentaires en portant des masques à gaz protecteurs de type casque à leur bureau. Le diffuseur d’État, la Télévision Centrale de Chine (CCTV) a consacré pour une deuxième journée, un temps d’antenne énorme à la pollution, montrant des véhicules utilisant leurs phares en milieu de matinée pour éclairer la route à travers le nuage nocif. Celui-ci couvrait d’immenses étendues du nord de la Chine.

Plus de 100 vols ont été retardés ou annulés à l’aéroport de Zhengzhou, dans le Henan, a déclaré CCTV, ajoutant que la brume allait durer jusqu’à jeudi. Dans la province orientale du Shandong, près de 2.000 passagers ont été bloqués à l’aéroport principal de Qingdao après qu’il ait été fermé avec l’annulation de 20 vols, car la visibilité était tombée à 100 mètres, selon une agence de presse officielle. Le nuage de pollution d’hiver de Pékin a suscité un tollé sur Internet ainsi que la colère des médias d’Etat.

Le China Daily a réitéré ses appels en faveur d’une action ferme le mardi, à destination du dirigeant nouvellement installé de la capitale, le maire Wang Anshun. Ce dernier a officiellement pris fonction ce lundi. “Qu’est-ce que les habitants de Pékin attendent de leur nouveau maire?” se demandait le journal dans un éditorial. “De toutes les choses qui ont besoin d’amélioration, améliorer la qualité de l’air sera au haut de la liste de beaucoup de gens”. Selon Wang, cité par une agence de presse officielle : « Les problèmes environnementaux actuels sont inquiétants ».

Le Beijing News est allé jusqu’à suggérer l’interdiction ou la réglementation du traditionnel et très populaire feu d’artifice du Nouvel An, qui sera célébré ce mois dans la capitale. L’année dernière, les relevés de la pollution ont grimpé en flèche après l’horizon de la ville se soit illuminé d’explosions.

La lecture de l’indice de la qualité de l’air (IQA) à l’ambassade américaine de Pékin s’est élevée à 457, un niveau classé «dangereux» le mardi à 17 heures, après avoir atteint 517 ou «au-delà de l’indice» à 6 heures du matin. Dans le même temps, le Centre municipal de surveillance de l’environnement de Pékin a annoncé le chiffre que 406, indiquant que l’air de la capitale était “gravement pollué.”